LE TRAVAIL A L'EAU EN CLUB
En France, les premiers chiens officiellement éduqués au sauvetage nautique le furent à partir des années 60. Il s’agissait bien sûr de Terre-Neuves, race grâce à laquelle cette discipline s’est développée, dans un premier temps en interne, au sein du club de race.
C'est à la suite de la demande de participation aux épreuves de différents Clubs de Race et maîtres de chiens autres que Terre-Neuve, que la SCC crée une Commission d'Utilisation Nationale pour le Sauvetage à l'Eau (CUNSE) et ouvre la discipline aux races suivantes :
ü TERRE-NEUVE et LANDSEER
ü BERGER DE PODDHALE
ü LEONBERG
ü RETRIEVER
ü HOVAWART
ü Tous les chiens d’eau du 8ème groupe
Les Bouviers Suisses quant à eux, n’accèdent à ce cercle très fermé que récemment, le 1er janvier 2010, suite à plusieurs années de démarches auprès de la SCC…
Cependant, officieusement, toutes les races peuvent faire du travail à l’eau. C’est le plus sûr moyen de muscler un chien, sans traumatiser son organisme. C’est d’autant plus vrai pour les grandes races souvent plus sujettes aux troubles articulaires. La nage en endurance est même très fortement conseillée aux chiens dysplasiques, ou en rééducation suite à une intervention chirurgicale.
Le sauvetage en mer suppose de nombreuses qualités : obéissance au sol, instinct du chien à l’eau, endurance à la nage et application dans l’exécution d’exercices de sauvetage. Le Bouvier Bernois semble toutes les cumuler, mais c’est avant tout l’effort de plusieurs années de travail en club qui fera de nos tricolores de bons sauveteurs. Pour autant, il ne faut pas perdre de vue que le Bernois, à l’inverse du Terre-Neuve, n’a pas l’instinct à l’eau gravé dans ses gènes. Cet atavisme n’existant pas, il lui faut une adaptation progressive au milieu aquatique, et cela dès le plus jeune âge (aucun âge minimum n’étant requis, si ce n’est que le chiot doit être bien sûr vacciné). En effet, comme pour nous humains, le jeune apprend et s’adapte beaucoup plus aisément qu’un sujet adulte.
Le plus tôt est donc le mieux en ce qui concerne cet apprentissage.
L’éducation commence donc dès trois ou quatre mois, pour l'obéissance. A cet age, le chiot vacciné prend son premier bain, qui doit s'effectuer en douceur et toujours dans le jeu. Puis, progressivement, il va apprendre à nager équipé d'un harnais, à effectuer des séances de nage sur des distances de plus en plus longues. Enfin, il apprend à obéir aux ordres que lui donne son maître oralement ou par gestes en fonction des circonstances.
Le concept de sauvetage en mer doit être compris comme le travail d’un couple indissociable : Maître/Chien. La discipline concerne d’ailleurs l’un et l’autre. Pas de place au laxisme ou à la dilettante, si l’un des deux est défaillant, c’est le binôme qui ne fonctionne plus.
Cette activité est essentiellement basée sur les points suivants :
- Le travail d’assouplissement et d’obéissance au sol
- L’instinct du chien à l’eau
- Le travail d’endurance à la nage
- L’exécution d’exercices de sauvetage
Le chien doit posséder musculature, souffle et résistance. Ces qualités sont souvent le fruit de plusieurs mois, voire plusieurs années de travail régulier. Quant au maître, il se doit de posséder motivation, patience et persévérance !
v Côté pratique maintenant :
Au début de chaque séance, le couple maître/chien est invité à procéder aux exercices à terre : cette éducation consiste en l’apprentissage des quelques ordres simples, indispensables aussi bien pour la suite du cursus que dans la vie de tous les jours. En effet, lorsque vous avez au bout de la laisse un ourson de 50kg, voire plus, mieux vaut savoir le faire obéir !
Puis la nage en endurance constitue un passage obligatoire. Elle permet au chien de perfectionner sa technique. Certains doivent « apprendre » à nager, non pas qu’ils n’ont pas cet instinct –tous les chiens l’ont-, mais certains, n’utilisant que leurs pattes avant, fonctionnent à « l’économie musculaire » mais de ce fait, se fatiguent très vite. Un bon sauveteur doit avant tout être capable de nager sans effort, de manière à garder son énergie pour l’activité sauvetage…
L’apprentissage à l’eau est bien sûr très progressif. Le jeune chien se familiarise d’abord avec l’eau et le bateau (pneumatique en général). Puis il apprend à ramener un objet (corde, bouée, canot), puis un mannequin, puis finalement un plongeur simulant le noyé.
Le chien peut opérer soit à partir de la berge, soit en sautant d’un bateau. Il est toujours guidé par son maître, qui donne les ordres depuis la berge, ou depuis le bateau en fonction de l’exercice a effectuer.
v Côté administratif enfin :
La CUNSE est maîtresse de la discipline, et la seule habilitée à autoriser l’organisation des manifestations durant lesquelles se déroulent les différentes épreuves.
Si vous souhaitez que votre chien pratique cette activité en concours, ou tout simplement pour le passage des degrés, il lui faudra bien sûr remplir certaines conditions (extrait du règlement applicable au 1er janvier 2010) :
- Faire partie d’une des races autorisées
- Etre inscrit au LOF
- Etre titulaire d’un carnet de travail délivré par la SCC
- Etre titulaire d’une licence délivrée par la CUNSE
Les âges minimum requis pour le passage des degrés sont les suivants :
- 1er degré : 12 mois
- 2ème degré : 15 mois
- 3ème degré : 18 mois
- Brevet Mer : 24 mois
En ce qui concerne le déroulement de chaque épreuve, reportez-vous au site de la CUNSE : https://cunse.fr/
Pour finir, sachez que, comme toutes les autres disciplines cynophiles, le travail à l’eau est avant tout une parenthèse ludique, un moment de complicité partagé entre le maitre et son chien. Il est primordial que l’un comme l’autre y trouvent leur compte ! Et n’est ce pas cela l’essentiel ? Pour ma part, je n’ai jamais vu autant de mines réjouies, de cris (et d’aboiements) de joie et de queues battant la cadence qu’au bord de la plage des Sauveteurs le dimanche matin !
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